Pour information ou rappel, le haut potentiel n’est pas un trouble, ni une pathologie, on ne parle pas de diagnostic, c’est un « plus », plutôt une force et on est considéré comme étant à haut potentiel quand on a un QI égal ou supérieur à 130.

Depuis quelques années, c’est un sujet dont on parle beaucoup notamment dans les médias et on trouve de tout dans des séries TV, des articles, des livres, etc…

Certains parlent de « mode », en font toute une polémique, prêtent des particularités à ces profils atypiques qui on le sait aujourd’hui grâce à la recherche ne leurs sont pas spécifiques, comme l’hypersensibilité, la pensée en arborescence, un risque plus élevé de harcèlement ou de phobie scolaire.

Il y a aussi deux camps qui malheureusement souvent s’opposent du côté des professionnels, celui de la recherche qui est très théorique et celui de la clinique plus pratique, alors que les deux pourraient et devraient travailler ensemble.

Quant à nous association, ce qu’il faut avoir à l’esprit, c’est que les parents ou les adultes concernés qui viennent vers nous, sont ceux qui en général rencontrent des difficultés et ont besoin d’écoute, d’échanges, de partages, de soutien.

Chez TypiK’AtypiK, nous avons à coeur de CULTIVER la différence et de VALORISER les talents et nous essayons d’être à l’écoute du vécu des personnes pour pouvoir les orienter au mieux.

Voici donc quelques notions éclairantes simples sur le haut potentiel à transmettre autour de vous :

Comme le dit Olivier Revol, « les enfants haut potentiel ne sont pas forcément plus intelligents, mais ils ont une forme d’intelligence différente. »

En effet, le haut potentiel est un fonctionnement neuronal particulier et traduit un mélange entre l’inné, l’environnement et la génétique.

L’enfant haut potentiel interpelle, dérange parfois…

Voici quelques caractéristiques répertoriées à travers des lectures et des conférences sur le sujet, le vécu aussi des personnes concernées, mais qui diffèrent bien sûr selon chacun :
il s’exprime souvent comme un adulte, pose et se pose beaucoup de questions, existentielles, 
il peut avoir parfois une estime de soi très faible et peu confiance en lui,
il peut être en décalage avec ses pairs n’ayant pas forcément les mêmes centres d’intérêts,
il est créatif et curieux, passionné et sa pensée et sa réflexion fonctionnent en continu ce qui l’empêche parfois de trouver le sommeil, 
il somatise jusqu’à pouvoir se rendre malade, 
il est général en quête de sens et de justice et donc très vite angoissé, 
il négocie à peu près tout et a un fort esprit de contradiction,
il fonctionne à l’affect,
il n’a pas toujours le goût de l’effort et souvent très peu voire aucune méthodologie,
il n’aime pas vraiment les règles et le cadre imposé et cela pose problème notamment dans le système scolaire où il est incompris et vu comme un élève insolent et perturbateur,
il peut avoir des difficultés d’apprentissages dont les causes sont multi factorielles etc…

Le fonctionnement d’un enfant haut potentiel est donc particulier, 
souvent difficile à comprendre pour l’entourage qui a en tête l’image d’Epinal de l’enfant surdoué avec des lunettes, premier de la classe, calme et attentif, brillant, ordonné et obéissant…
Accepter que cet enfant soit en difficulté scolaire, qu’il ne rentre pas dans le fameux moule, puisse présenter des troubles associés, pour qui ne connaît pas le sujet, c’est quasi impossible!

Et pourtant…
Un enfant haut potentiel 
– peut ne pas être un élève performant,
– peut même être en échec scolaire,
– peut avoir des troubles associés tels que les DYS, le TDAH, le TOP, le TSA,
– est souvent « hyper tout » : hypersensible et hyper émotif , avoir une hyperesthésie, 
– peut présenter une misophonie et/ou une dyssynchronie,
– avoir des tics et des tocs, autant de points qui ne font qu’accentuer un peu plus leur fonctionnement particulier.

Une chose est certaine, c’est que l’on ne peut pas faire une généralité de ces particularités et que chaque enfant haut potentiel est différent et unique, comme chaque être humain et ce fonctionnement neuroatypique est riche et ne devrait pas être perçu comme un problème.

D’où la nécessité d’un dépistage précoce…

Alors comment détecter une précocité intellectuelle et par qui?

Un bilan complet effectué chez un professionnel (psychologue-neurospychologue) sensibilisé et formé à la question de ce fonctionnement neuroatypique est nécessaire et doit se faire dans des conditions optimales afin que l’enfant soit en confiance et serein.

On parlera de précocité intellectuelle si l’enfant obtient un score à partir de 130 au test de QI, le WISC V. Mais il est important de ne pas s’arrêter au seul chiffre du QI qui donne une indication et de prendre l’enfant dans sa globalité et d’accompagner son développement émotionnel (on parle d’ailleurs de plus en plus du quotient émotionnel même s’il est décrié), d’autant plus qu’il y a deux types de profil à haut potentiel, homogène ou hétérogène.

Dans tous les cas, le bilan permettra de mettre en lumière les forces et les faiblesses de l’enfant et le professionnel sera en mesure de proposer un suivi adapté et personnalisé ainsi que des outils, trucs et astuces pour le soutenir tant dans le cadre scolaire que dans la sphère familiale et sociale.

A savoir également : dans le système scolaire, ces enfants sont considérés comme « des élèves à besoins éducatifs particuliers » et ils peuvent bénéficier d’aménagements et de prises en charge spécifiques.

Vous trouverez des précisions sur le WISC dans la rubrique Blog en bas du site ainsi que de nombreuses informations utiles concernant les démarches, les professionnels à consulter, des articles, nos actions, etc…

Virginie Bouslama, Présidente de l’association Typik-Atypik